Comme chaque nuit, je me retrouvais dehors et errant un peu partout. J'évitais toujours les clients quand la lune brillait autant la nuit, j'avais pour habitude de me balader et ce, bien avant de rejoindre ce club d'hôte, c'était un besoin que j'avais et tant pis si ça pouvait ruiner à son image, on avait qu'à me jeter dehors, tiens!

De toute façon, c'était pour leur bien car c'était mes périodes de chasse et vu que la majorité de nos clients sont humains, leurs vies ne tiendrait plus qu'à un fil et puis, je n'avais pas envie de passer pour leur "animal de compagnie", je savais d'avance que les passants s'arrêteraient pour me lancer un bâton au loin et m’obliger à aller le chercher... pas que ça me dérange, loin de là, je suis assez joueur... mais pas la nuit, j'ai besoin de mes moments de solitudes et franchement, quel loup ça amusera de jouer avec de parfaits inconnu alors qu'il est mort de faim?! Limite, je dirais pas non si on me lancerait leurs os sanguinolents, mais faut pas rêver non plus.
La pluie continuait de tomber, je m'arrêtai devant une flaque d'eau en regardant ma truffe, je la sentait gelée, l'averse semblait s'empirer et un vent froid réussit à me donner des frissons malgré ma fourrure. Cependant je m'estimais heureux quand je voyais les humains autour de moi se balader avec des tenues aussi ridicules, d'abord il y avait les dames et leurs manteaux en fourrure, qu'elles soient fausses ou vraies, je trouvais ça d'un manque de gout, car en plus d'avoir la veste, certaines se baladaient avec un bonnet, écharpes, gants et la grande mode de notre époque; les bottines en fourrure! non mais sérieusement, ça sert à quoi a part absorber l'eau de la pluie jusque chez toi et arroser tes plantes? -des pieds également-
Enfin la palme d'or revenait quand même à la doudoune, il pleuvait, oui... il faisait froid, surement plus pour eux, ces êtres fragiles... mais combien ça pèse? pourquoi ressembler a des bonhommes de neiges obèses de toutes les couleurs quand on peut faire simple? Même une combinaison de ski est plus discrète...

Une fois lassé de cette panoplie d'humains déguisé pour on ne sait quel événement, je jetais un oeil à la pleine lune, quelques hurlements se faisaient entendre en direction de la forêt et de la montagne et je ressentis un besoin de m’éloigner de l'animation de la rue.

J'avançai donc parmi les ruelles les plus désertes, là où le calme régnait pour mon plus grand bonheur en humant avec difficulté chaque odeurs dans les alentours à cause de la pluie, jusqu'à ce que j'entende un cri, je dressais les oreilles, avançant cette fois de biais, la queue tendue vers l'arrière (aucune arrière pensées, s'il vous plait u_u") et reniflait le sol avant de m'arrêter à une vingtaine de mètres de l'église, là où une odeur putride de vampire flottait dans l'air.